13 mars 2015

filmer une conférence

Ce billet fait suite à mon article sur la prise de son au BreizhJUG

J'ai donc bien insisté sur le fait que la qualité du son est l'élément clé pour diffuser une conférence, ceci dit ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi avec l'image.

Encoder

La majorité des sessions historiques du BreizhJUG sur Parleys sont d'une qualité "passable". La raison : le publisher Parleys limite la vidéo à 300Mo, ce qui pour 90minutes de présentation nécessite de régler le codec avec amour, et de lui imposer un débit max raz des pâquerettes. Le résultat n'est pas sans conséquences. Je n'ai pas creusé très loin les options d'encodage ni les divers codecs disponibles, mais ça semble délicat de faire rentrer une qualité vidéo correcte dans 300Mo, même les films qu'on trouve sur bittorent font 700Mo pour la même durée - enfin il parait, moi j'ai jamais téléchargé de film illégalement et je ne regarde que Arté.


La version actuelle permet d'utiliser une vidéo YouTube, donc on a plus cette limitation;

à nous les HD, 1080p et autres 4K ! 

Le débit est donc un élément important sur la qualité de la vidéo que verrons nos auditeurs, ceci dit sur une conférence, filmer en 50p full HD n'a pas un grand intérêt, à moins de vouloir capturer image par image le moindre détail du sensuel geste d'Amira se recoiffant ... ce que peu de gens font (non, moi non plus, quelle idée enfin). 




Pour ne pas pénaliser ceux qui ont un débit réduit (toi qui partage une livebox à 50 dans l'openspace tu me comprend) mais aussi pour que l'upload ne prenne pas 72h, il faut encoder avec un débit adapté, et plus on a une haute résolution à encoder, plus le fichier va être lourd, donc plus on est obligé de dégrader au niveau de la compression ... Bref, j'ai retenu le 720p qui permet de faire du plein écran sans exploser la taille des fichiers - et ça permet au Ch'tiJUG de passer nos vidéos quand ils sont en manque de speaker :P

Je capture en full HD 50p puis j'exporte en 720p avec un débit "raisonnable" de 2.5Mb/s. Je fait la capture dans ce mode "haute qualité" car je préfère dégrader à la post-production une image de qualité que de travailler sur une image déjà dégradée. Un filtre d'élimination du bruit de fond par exemple applique une moyenne / flou sur le fond considéré uniforme mais qui subit un bruit numérique. Sur une image HD il dispose de nombreux points donc cette moyenne est pertinente. La réduction d'échelle en 720 est alors appliquée sur une image "propre".

Filmer

Vous noterez sans doute entre ces deux captures une grande différence de contraste / luminosité. C'est ici que l'autre bout de la chaine intervient : la qualité de la capture vidéo. La première date de 2010 avec notre "vieux" caméscope et la seconde date de février avec notre caméra HD achetée l'an dernier. Mais ce n'est pas la seule explication.

Le lieu de prise de vue n'est pas le même. En général un problème dans les salles de conférence c'est qu'on éclaire peu pour avoir un bon contraste sur l'écran de vidéo-projection, alors que la caméra elle exige un max de lumière sur le speaker. On a la chance à l'ISTIC d'avoir un compromis très correct de ce point de vue. Les grandes conférences n'hésitent pas à installer du matériel de scène pour éclairer le speaker. C'est aussi ce que j'envisage pour le BreizhCamp 2015. 

Au passage attention si ça vous tente, les lampes n'ont pas toutes la même couleur de blanc ('température'). Le risque avec un éclairage type néon, une lumière très "bleue", c'est de rendre l'image blafarde, alors qu'un halogène donnera une image très (trop?) "chaude". Sur le caméscope on peut régler la "balance des blancs" en conséquence, et on peut aussi corriger cela au montage - cette correction est surtout nécessaire sous éclairage néon, assez blafards. Sous Final Cut Pro, il suffit de laisser tourner le soft en analyse de la balance des couleurs et de cocher une case... 

Si la lumière n'est pas géniale, et même si elle est suffisante, une bonne qualité de capture vidéo reste nécessaire. J'ai déjà évoqué le cas de la GoPro. Cette micro-caméra de sport corrige les défauts de ses capacités physiques par de l'extrapolation et du renforcement des contrastes qui lui donnent une image qui pète un max. Que les choses soient claires: l'objectif d'une GoPro, comme celui de votre téléphone, ne pourra jamais rivaliser avec un objectif de type photographie en termes de lumière captée, ne serait-ce qu'en considérant sa section de collecte de la lumière - ce qui n'est qu'un des nombreux facteurs à envisager.

Un autre point à considérer avec la GoPro c'est son effet fish-eye : le grand angle déforme la géométrie de prise de vue. C'est l'effet "immersion" voulu quand on filme du base-jump, par contre pour une conférence, c'est plutôt dérangeant. 

Evidemment, on est pas obligé d'investir dans un Canon 5D avec un objectif à 2000€ pour filmer un talk sur Cassandra. Un caméscope correct fait très bien le travail, le tout est de bien évaluer ce qu'on entent par "correct".

Un caméscope est par définition un "tout terrain automatique". Pour filmer en conférence, on filme sur pied, sans mouvement important, sans changement de lumière, sans changement de focus, et souvent avec une lumière assez faible. Si vous devez choisir un modèle, je vous conseille vivement de lire les tests du site les numériques qui sont très complets, et testent souvent le comportement en faible luminosité (test encore plus complet si vous choisissez un DSLR). Les défauts qu'ils révèlent sont ceux qui vous feront ch.. lors de vos prise de vue en conférence. Sur cet exemple, on a d'un côté beaucoup de bruit numérique et de l'autre une image certes moins lumineuse, mais plus propre.


Nous avons un Sony HDR CX740 qui a une image que je trouve très correcte, et réagit plutôt bien au manque de lumière. 

Monter

Entre la prise de vue et la diffusion il y a le "montage", ce qui veut dire en gros "passer des heures sous Final Cut à chercher le bon filtre et le réglage qui va bien".

Pour un film de conférence, c'est une étape qui se fait rapidement puisqu'il n'y a pas à proprement parler de montage : on détermine le début et la fin de la présentation, basta. Je débute encore sous FCP mais je sais qu'on peut aussi ajuster le rendu de l'image pour corriger la luminosité et le rendu des couleurs et rendre l'image plus sympa. Tout dépend du temps libre dont on dispose :P

Bon, ça c'était la partie facile - ok, on a donc le film de notre speaker qui porte la bonne parole. Mais manquent les slides, ou pire les démos / live coding. Parce que sans ça, nos vidéos ne servent pas à grand chose.


Filmer l'écran

On voit souvent des sessions où le speaker est filmé de loin avec l'écran de projection. C'est malheureusement la fausse bonne idée. Les stats Youtube qui indique le moment où notre lecteur d'Internet nous quitte (durée moyenne de visionnage) est assez révélateur pour cela.

Autant la qualité d'image pour regarder Julien nous expliquer JHipster n'est pas un point clé, autant celle de la capture de son écran quand il tape du code l'est, car toute notre concentration est portée sur l'image à ce moment là. 

Or, filmer une image projetée sur écran, ça donne souvent un grand carré blanc flou, à peine lisible, très fatigant. Sauf à avoir un sujet qui déchire, personne ne restera devant cette vidéo jusqu'à la fin.



Screen-recording
En tant que speaker on m'a parfois demandé d'installer un truc qui va enregistrer tout ce qui se passe sur mon écran. Ca parait pas mal comme solution, et c'est clairement à considérer si vous n'avez pas le budget pour la solution suivante, mais ...

  1. le speaker (moi le premier) est souvent réticent à installer un truc sur sa machine, il a peur que ça fasse planter ça démo qu'il a préparé depuis 2 mois
  2. ça bouffe souvent pas mal de CPU et en effet, ça fait planter la démo
  3. ça peut bouffer pas mal de disque, se gaufrer en plein milieu (ça m'est arrivé), et en plus planter la démo
  4. si on oublie de récupérer le fichier à la fin de la session, alors que le speaker se dépêche de remballer, harcelé de questions ... on ne verra jamais la vidéo.
  5. y'a toujours un mec qui n'a rien trouvé de mieux que d'installer ArchLinux ou Windows 10
  6. si on utilise pas le mode "recopie vidéo", qu'il y a des changements de résolution à un moment donné, ou toute autre manip' de ce genre, il y a une incertitude sur ce qui est enregistré.

Variante intéressante, on m'a proposé à BDX.io la capture à distance. Je lance un soft depuis une clé USB (pas d'installation donc) et il est sensé permettre à l'opérateur de capturer mon écran. Evidemment, un truc quelque part bloquait le port, et comme on mettait ça en place 5 minutes avant mon intervention, c'était mort

Bref, c'est globalement fragile, stressant pour tout le monde, et pas sans risques même en dehors de foirer la capture. C'est donc à considérer comme un plan B, pour une salle annexe, ou pour sa propre utilisation.


Que faire alors ? 

Capturer le signal vidéo.

Au BreizhJUG nous avons dès 2009 utilisé un boitier "VGA2USB" qui marche pas trop mal mais est vite limité. Sur la session live-coding de David Gageot par exemple, on obtient une résolution 1024x768 avec quelque chose comme 20 images/seconde, et une image correcte. C'est suffisant pour suivre les refactoring qui s'enchaînent sans avoir mal au crâne (ou du moins, ce n'est pas la faute de la capture vidéo). Ce boitier coute quelques centaines d'euro et nécessite un PC connecté pour récolter la capture, ce qui est plutôt contraignant. Raison pour laquelle on ne l'a utilisé que quelques fois, et jamais pendant le BreizhCamp.

Il faut croire qu'on était en avance sur notre temps vu qu'on est référencé sur leur site maintenant !



En 2015 le HDMI devient de plus en plus présent, et simplifie beaucoup les choses. En effet, le problème du VGA c'est que c'est un signal analogique, donc le système de capture doit recomposer le signal écran pour l'échantillonner. Le HDMI par contre véhicule directement un signal numérique. Cerise sur le gateau, avec l'explosion du social gaming sur Youtube, on dispose aujourd'hui de boitiers de capture HDMI autonomes conçu pour permettre au gamers de capturer leurs moments d'anthologie.

Je viens de faire l'acquisition d'un AVerMedia Game Capture HD II. Equipé d'un disque 2.5", c'est un boitier autonome qu'on intercale entre le speaker et le vidéo projecteur. On appuie sur le bouton rouge et c'est parti pour 1h30 de capture vidéo. Je vous dirais ce que ça donne sur le terrain dans un prochain billet :) 

Ce type d'appareil est très orienté Gamer et du coup on pourra lui préférer du matos plus "vidéo" - Epiphan propose par exemple un boitier dédié à ce cas d'usage, mais pas pour le même tarif !


Au montage
Si vous publiez sur Parleys, la question ne devrait pas se poser vu que c'est le publisher parleys qui va vous permettre de mixer la vidéo du speaker avec la capture écran. Sauf qu'il faut tout de même que la bande son soit la même sur les deux vidéos, donc vous vous coltinerez tout de même l'étape "montage" pour avoir la même bande son sur les deux.

Au montage, on peut choisir d'intercaler cette vidéo avec l'image du speaker comme le fait Parleys, ou faire de l'incrustation comme par exemple sur les vidéos de la DockerCon ou l'inverse pour la Jenkins User Conférence - selon qu'on préfère voir le code ou le speaker :P.

 




Voilà, donc amis organisateur de conférence, y'a plus qu'à !

n'hésitez pas si vous avez des questions/remarques => @ndeloof




prise de son : déboires et expérimentations

Depuis bientôt 5 ans le BreizhJUG met en ligne les vidéos des conférences que nous avons organisées. Après nos débuts sur google video (RIP), les plus récentes sont disponibles sur notre channel youtube - abonnez vous d'ailleurs, d'une part pour ne pas en rater une seule, d'autre part pour qu'on puisse obtenir une URL personnalisée :P

Notre matos a pas mal évolué, avec quelques mauvaises surprises.  

2008 : Les débuts
Nous avons commencé avec un caméscope grand public et son micro intégré. Ca donne ça (oh putain, ce que j'ai vieilli !). 



La qualité d'image est dégueulasse, car à l'époque nous voulions mettre les vidéos sur Parleys.com, ce qui a pour contrainte une taille max de 300Mb, et pour 90' de vidéo le codec peut être aussi bon qu'il veut, ça charcute. Depuis parleys accepte les vidéos Youtube, on peut donc faire du HD 720 en 50p  de 1Gb - faut juste poireauter des heures pour l'upload :) 

Ceci dit, si vous regarder des vidéos techniques sur le Net, typiquement des webinars, je pense que vous serez d'accord pour dire que la qualité de la vidéo n'est pas un réel soucis, à part quand on regarde du live coding avec une police pas assez grande. Par contre, si le son est moyen - surtout si on suit une session en anglais - c'est vite désagréable.

Le cinéma l'a d'ailleurs très bien compris, dans un film la qualité de l'image peut ne pas être fantastique sans que ce soit un problème (voir les films tournés caméra au poing), par contre si la bande son n'est pas au top le spectateur décroche très vite.

Question son, on a d'ailleurs pas mal souffert : par exemple quand on nous a prêté généreusement une salle de conférence, équipée avec du matos pro qui a du être facturé un tarif exorbitant par la boite qui a monté l'installation, et que le micro sans fil déconne et tombe en rade de piles après 10 minutes, et que l'ampli ronfle en continu ...

Bref, le son c'est le nerf de la guerre. Les youtubers l'ont d'ailleurs bien compris, et les stars du Net ont tous du bon matos pour éviter l'effet salle de bain. 

Défauts
Petit tour des défauts de cette vidéo :

  • Bruit de fond. on entend un ronflement permanent. Nous avions un camescope a disque dur, dont le vrombissement était capté par le micro intégré. Il existe des filtres pour réduire ce type de bruit, mais ils sont assez compliqués à bien utiliser sans dégrader le son principal et c'est tout de même plus sain d'avoir une bande son originale de bonne qualité ...





  • Effet "salle de bain". la combinaison d'une raisonnance assez importante et d'un déséquilibre dans le rendu des fréquences donne la même impression que quand on chante sous la douche. Pour atténuer la raisonnance il faut placer le micro très proche du sujet. Pour équilibrer les fréquences ... il faut un bon micro - et ça dépend de ce qu'on veut capter : voix, chant, instruments, percussions. Les gammes de micro pro laissent rêveur.
  • Saturation. ce n'est pas trop le cas sur cette vidéo mais ça a souvent été un problème. Les caméscope grand public ajustent automatiquement la sensibilité de leur micro au son capté. Sauf bien sur qu'après un moment de silence, on peut avoir de mauvaises surprises.
  • Bruit ambiant. on entend des portes, des sirènes dans la rue, des windows qui démarrent, les commentaires du gars assis juste à côté ... C'est un point délicat car cela dénature la qualité du son, mais en même temps pour rendre la vidéo vivante le son d'ambiance est important : rires du public, questions, etc. C'est souvent ce qui manque d'ailleurs dans les vidéos des grandes conférences où on a juste le son du micro speaker.
En résumé : ingénieur du son c'est un métier ...


2009 : un canon et un serre tête
Nous avons utilisé un micro canon pour amélioré la qualité de la prise de son. C'est une solution simple et souvent utilisée par les équipes de reportage pour isoler le son de la personne filmée.

Nous avions au départ un micro Sony adapté à la griffe propriétaire du camescope. Ca a apporté un progrès sans régler le problème de fond.

J'ai appris depuis que les modèles pro et semi-pro sont montés sur des support élastiques pour éliminer tout bruit mécanique lié à la caméra, quand il ne sont pas déportés sur une perche (le fameux perchman du cinéma) pour se placer au plus près du sujet. Ne vous faites pas trop d'illusion sur les "super-canon". Leur but n'est pas de faire téléobjectif, mais de capter le son avec une très forte directivité. Il faudra donc les placer à proximité du speaker quoi qu'il arrive.

Nous avons aussi acheté nos propres micros sans fil dont un serre-tête pour ne plus dépendre du matériel de la salle de conférence. C'est la piste son à privilégier vu qu'elle est prise au plus proche de la source. Par contre, il ne faut pas chercher à radiner, un bon micro et un système RF fiable ça douille. Nous avions en fait acheté un système pas cher, et eu les mêmes déboires que le ParisJUG qui avait les même. Ils ont fini à la déchèterie.


2010 : un sony
Entre temps, changement de camescope pour un Sony HDR CX740, dont je croyais très naïvement que la griffe serait la même que sur notre précédent Sony. L'image est plutôt propre même dans la lumière souvent difficile des salles de conférence. Il dispos aussi d'une prise jack pour un micro externe. 

(parenthèse
Je vous l'ai dit la qualité de l'image n'est pas forcément cruciale, ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi. J'ai vu des conférences tournées avec une GoPro. C'est sans doute super pour filmer ses descente à ski en pleine lumière, mais dans une salle éclairée aux néons, avec un objectif de 2mm qui en plus fait fisheye faut arrêter de se la raconter avec des "ça fait du 4k" - le capteur ne reçoit pas assez de lumière pour fournir une image correcte.


Tiens d'ailleurs, filmer l'écran c'est aussi un problème. Mais bon je m'égare, j'en parlerais dans un prochain billet !
/parenthèse)

Dans les accessoires Sony il y a également un très intéressant micro bluetooth, qu'on place près du speaker. Nous l'avons utilisé pendant 2 ans et c'est une très bonne solution. Le son n'est pas parfait, mais au moins on évite tous les autres soucis liés au caméscope. Globalement la qualité est meilleure. Bon par contre il faut avoir le caméscope qui va avec.

Par contre attention à la consommation de piles, on a déjà perdu la moitié d'une conf à cause de ça :'(
Je l'utilise toujours aujourd'hui d'une part en backup et pour avoir une piste son de référence sur le camescope.

2014 : quelques déboires

Nous avons acheté un Rode VideoMic qui est pas très cher et de bonne qualité audio, par contre il utilise une sortie jack - pratique pour brancher directement sur un camescope grand public, mais ... 

... la prise jack du camescope crée un ronflement terrible, que j'ai eu bien du mal a limiter sur les vidéos de la conf Docker


J'ai essayé plusieurs cables, micros, etc avant d'apprendre sur un forum que c'était un soucis électronique sur certains modèles Sony lié au "plug in power" sur la prise :'(

Bref j'ai vite compris pourquoi les pros enregistrent l'audio indépendamment de l'image... si c'est pratique d'avoir une référence son sur la vidéo pour le montage (à moins d'avoir réglé les timecodes), les appareil de capture audio dédiés sont bien plus efficaces. 

2015 : zoom
Place donc à du matos d'enregistrement audio. J'ai investi dans un zoom H5, qui ne coute d'ailleurs pas très cher et est très compact donc utilisable dans tout un tas de configurations. Zoom c'est la référence qu'on retrouve partout, depuis le succès du modèle H4 écrasant toute la concurrence.

Le H5 dispose de deux micros "en X" ce qui permet d'avoir la stéréo. On le place devant le speaker et hop, on a une piste son de très bonne qualité. Le Zoom enregistre une seconde piste de "backup" à -12Db. En effet, quand on fait venir un Horacio pour une session au JUG avec sa voix puissante (et son accent terrible) et qu'en plus il bouge tout le temps, le micro sature parfois.

Il aurait fallu en principe que je surveille le niveau de capture - voir plus bas - mais cette seconde piste m'a du coup bien aidé !

Le H5 dispose aussi de deux entrées XLR/Jack. Pour le BreizhCamp 2015 je vais sans doute retenir cette configuration :
  • micro BlueTooth en backup et syncro
  • micros en X du H5
  • piste backup -12db
  • Rode pour le son d'ambiance de la salle / questions
  • serre tête speaker en piste de référence


Un point important que je n'ai pas précisé, c'est qu'une bonne capture son n'est possible que si on la surveille. Jeudi soir avec Horacio j'aurais du contrôler les niveaux du H5 et constaté qu'il était en limite de saturation, et ajuster le niveau. La piste backup n'est sensée servir qu'en cas de sur-volume imprévu. Ca veut dire : casque audio, ou au moins une oreillette.

(parenthèse
Au passage, un petit piège à con :

Le Rode videomic est un micro simple, monophonique - comme quasi tous les micros. Il a cependant une prise jack stéréo. Rode à fait ce choix (sic) et envoie donc le même signal audio en R+L - c'est sans doute plus simple pour se brancher à un caméscope ou DSLR. 

La connectique XLR est conçue pour transporter des signaux analogiques avec peu de perturbation, via un signal symétrique. En gros, on envoie le signal d'un côté, et le signal en opposition de phase de l'autre. Les deux signaux seront perturbés de la même manière par d'éventuels parasites, il "suffit" donc de les inverser + additionner pour supprimer le parasite. Ca existe aussi en mode asymétrique mais dans ce cas ça n'est que de la poudre aux yeux pour avoir l'air pro avec une grosse prise bien costaud, mais autant mettre un bon vieux Jack/RCA.

Rode fournit un adaptateur Jack-XLR, sauf que celui ci évidemment n'est pas actif et envoie donc un signal R+L identique au lieu d'un signal symétrique. donc Son + -1*Son = 0 - le zoom enregistre une piste muette. 

Y'a peut être une option, j'ai pas cherché. Sinon il faut juste un bon vieil adaptateur mini-Jack > 6.35mm car le Zoom à une prise double-standards.
/parenthèse)

Montage
Pour le montage, après des années sous Première, j'utilise aujourd'hui Final Cut Pro (avec une vraie license). Avec plusieurs pistes son évidemment ça complique un peu. Idéalement il faudrait utiliser les timecode mais j'avoue ne pas avoir encore regardé et ce n'est pas sur que le caméscope - un modèle grand public - les supporte. L'astuce du "clap" reste le plus simple, un pic est facilement identifiable sur la piste son, il n'y a plus qu'à les aligner. Ceci dit je débute en montage vidéo donc y'a encore plein d'axes d'amélioration en "post-production".




Conclusion
La prise de son, c'est compliqué si on veut obtenir de la qualité - c'est même un métier :P
Avec du matos dédié et sans se ruiner on arrive à des résultats très corrects, le tout est de préparer son affaire, car les surprises ne manquent pas, et de surveiller ce qui se passe pendant l'enregistrement.