07 octobre 2012

Les rues de San Francisco

Arrivé vendredi dans l’après midi, j’ai pour une fois une journée complète pour visiter la ville, ce qui m’évitera d’avoir fait 14h d’avion pour ne voir que l’aéroport et la salle de conférence, comme cela m’arrive souvent. Me voici prêt à explorer la ville dès 6h, jet lag aidant.

Je commence par remonter Van Ness, large avenue au bord d’une zone d’habitation bourgeoise. L’architecture typique se retrouve dans chaque bâtiment du quartier : entrée avec porche à colonnes, fenêtres en bow-window, façade largement décorée de moulures mises en couleur.


Je rejoind fisherman's wharft, autrement dit les anciens quais qui sont pour beaucoup convertis en lieux chics ou touristiques. Un vieux tramway en bois, soigneusement entretenu pour conservé le cachet de ce secteur très prisé, me permet de rejoindre le centre en longeant la côte jusqu’à l’embarcadero, qui débouche sur Market Street, grande avenue qui ouvre l’accès au centre ville.


Gratte-ciels et palaces de luxe, nous voici au cœur de la city à l’américaine, où les taxis jaunes se frayent un chemin dans une circulation dense. Je passe au Hilton Union Square, récupérer mon badge « presse » pour JavaOne. Pays de tout les contrastes, au pied même de cet immense hotel de luxe on croise tous les dix mètres un homeless, souvent handicapé, que le système social libéral n’a pas épargné, et qui subit les prix ahurissants de cette ville symbole de la silicon valley.


Je remonte à travers le centre pour rejoindre Union Square, privatisé par Oracle pour installer les tentes de ses animations VIP. Je monte dans un de ces fameux cable car, sorte de funiculaire héritage de l’histoire de la ville, et qui on survécu grâce au tourisme. Le charme et la mécanique basique de ces engins ravis les touristes qui sont nombreux à faire la queue.


Accroché au cable qui court sous la chaussée, l’engin de fer et de bois attaque la pente de russian hill qui délimite le nord de la ville. On est content de ne pas être à pied ! San Francisco à quelque chose d’une ville de montagne par endroit, avec des rues à 45° très impressionnantes. Dont la célèbre « lombard street », dont la pente est si extrème que la ligne droite aurait été suicidaire.



A nouveau au nord, je longe fort Mason en face de la célèbre prison d’alcatraz pour attraper un bus qui m’emmène tenter ma chance pour prendre le golden gate en photo. Le climat très particulier de SF se confirme : le pont est noyé dans une brume épaisse. San Francisco est la ville qui bénéficie d’un micro-climat différent dans chaque block. Quand il fait grand soleil et 35° sur San José, le centre pointe à 28° sous un petit vent frais et la plage pacifique de SF est noyée dans la brume et peine à dépasser les 20°.
Mark Twain aurait dit « Mon plus dur hiver a été un été à SanFrancisco ».



Histoire de m’oxygéner, je reviens à pied en remontant la Presidio Promenade, dans ce quartier étonnant préservé de l’urbanisme galopant qui règne partout ailleurs sur la péninsule.


Les épaisses pelouses verdoyantes contrastent avec le sol plutôt asséché que j’avais aperçu en arrivant de l’aéroport depuis le BART. Dans les quartiers moins chics du sud de SF, l’immensité et le mimétisme géométrique de l’urbanisme retire toute âme au lieu, sans même parler de ces rues, nues de toute trace végétale, qui sont « juste » numérotées de 1 à 42, et donnent à l’ensemble un aspect sans saveur.
  

Presido est l’extrême opposé, dans une verdure luxuriante et des rues tortueuses - sans doute pas avec les même prix au mètre carrré. 


J’arrive à la Lombard Gate qui marque brutalement la frontière de cette zone à part et le retour au béton et à l'urbanisation géométrique. 




Retour au centre en bus et passage par ChinaTown, véritable ville dans la ville, bouillonnante de vie. Un resto chinois me permet de préparer l’après midi, avec un plat dont la générosité aurait probablement pu nourrir une ou deux autres personnes (ce qui contrastera avec les sandwich de javaOne).


Un rapide passage par le financial district, puis, lassé de ce centre ville, je prends un bus pour rejoindre l’ouest de la ville et Golden Gate Park (perdant au passage 5°). La géométrie de la ville a au moins l’avantage qu’on a pas vraiment besoin de plan pour s’y retrouver, il suffit de compter les rue, encore que SF innove avec la Market Street qui passe à 30° des autres :P


Golden Gate Park est une appréciable bouffée d’oxygène, où les habitants sont nombreux à venir profiter des grands espaces verts et des rues fermées à la circulation pendant le week-end.


Au centre de Stow Lake, Strawberry Hill est une étonnante colline aux pentes raides et à la végétation exubérante, au milieu d’un quartier qui semble par ailleurs assez plat (si si, il y a de quartiers plats à SF). La vue aurait sans doute été intéressante sans la brume maritime qui envahi maintenant l’horizon.

 


Je m’offre la visite du Japanease Tea Garden, magnifique jardin au style asiatique (n’y connaissant rien je ne préciserait pas si c’est Zen, Thao ou juste Californien) qui permet de prendre un bon bol de vert et de se ressourcer un peu au calme.


Un peu plus loin l’académie des sciences et le Young Museum, deux imposants bâtiments à l’architecture antinomique, attirent un public nombreux. Le premier expose ses colonnes et ses moulures, le second se cache derrière sa cuirasse métallique.

Je remonte ensuite le parc, qui semble être le lieu obligé pour fêter les événements familiaux autour de grands piques-niques - il faut dire que les jardins privés on l’air particulièrement exigus). Je me retrouve alors au milieu d’une impressionnante rencontre de customs et voitures de collection - et oui, on est au US tout de même :P

Je passe le dutch windwheel qui marque le bout du parc cet j’arrive enfin à l’océan, sur une place au sable fin (mais gris) noyée dans la brume, ce qui ne semble pas décourager les surfers. Il ne me reste plus qu’à reprendre un bus qui remonte une des ces interminables streets qui traversent SF de part en part, pour rejoindre le 21th amendment, lieu de rendez-vous pour quelques participants à la JenkinsConf du lendemain.



Bien que courte, cette visite de SF a été une belle journée pour moi, pleine d’étonnement. Cette ville est vraiment un lieu à part, qui peut, en moins d’une heure – ou en se déplaçant de quelques blocks, passer d’un beau soleil à un hiver sibérien.

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