04 novembre 2009

Travailler plus pour ... des prunes ?

Alors que le spectre des heures sup' du samedi plane sur mon beau projet, et que certains dépassent déjà très largement les 35heures hebdomadaires, je tombe sur ce billet très pertinent. L'idée clé est de remettre en question notre perception du développement informatique, et tout le vocabulaire qu'on lui a associé.

Il y a encore peu de temps on empruntait le langage du bâtiment pour en parler (je suis moi même "architecte", ce qui me fait un peu mal au bide quand je pense à l'expérience de construction de ma maison). Cela correspondait à une époque où il fallait faire accepter au client l'élaboration de plans et de décisions en amont

On a ensuite inventé la software factory et l'industrialisation des développement, ce qui - dans le vocabulaire - fait de nous des ouvriers spécialisés du développement. Ce n'est pas juste une question de vocabulaire mais bien un état d'esprit : productivité, maîtrise des coûts et des délais, voila les nouvelles valeurs du développement. Il ne s'agit même plus de qualité logicielle, mais bien de production à coûts réduit.

Pourtant nous savons tous que notre travail ne ressemble pas du tout à une usine de montage à la chaîne, et qu'au contraire nous devons à tout moment improviser des solutions aussi "pas trop mauvaise" que possible. Le développeur lui même, selon cette logique industrielle, devrait devenir un simple pantin appliquant une méthode bien rodée via des outils bien entretenus (tout ceux qui bossent sous Eclipse savent que c'est loin d'être le cas).

Alors pour pousser ce rapprochement linguistique entre la Taylorisation et l'informatique, Est-ce qu'on vend à nos clients des projet de folie en deux mois, à condition que ce soit de couleur noire ? Bien sur que non : vive l'agilité, la compétence, la créativité, les équipes réactives et motivées. Tout d'un coup on revient dans le monde de l'artisanat d'art... cherchez l'erreur.

De mon point de vue, le développement informatique est dans la situation d'un bijoutier qui n'aurait pas le renom de Rolex et subirait la concurrence de Swatch. Comment faire de bons produits à un prix attractif ?
  • Produire en chine et très probablement baisser en qualité (ah, l'offshore ...) ?
  • Trouver des axes d'amélioration internes (ce qui voudrait dire investir !) ?
  • Travailler sur la relation client et l'image de marque - rien de bien nouveau et que se heurte à la politique actuel du "passage obligé par le service achat"
  • Jouer la carte de la compétence, un peu comme on visite un atelier pour découvrir le talent d'un artisan ? Encore faut il avoir du talent à montrer ;)
Je n'ai pas de solution miracle à proposer - sinon je ne serais pas là :) - par contre je plussoie ce billet d'Octo dans le sens ou de mauvaise images apportent une vision biaisée de notre travail et
donc de mauvaises solutions.